Le Rite écossais rectifié ou encore Régime Ecossais Rectifié est un rite maçonnique d’essence chrétienne. Il fut fondé lors du convent général de Wilhelmsbad en 1782. À l’origine, le R.E.R. impose à ses membres d’être « fidèles à la religion chrétienne » et comporte six grades dont les deux derniers dépendent de prieurés. Comme tous les rites traditionnels dits « des Modernes », le port de l’épée en loge est l’un des attributs de celui qui a été reçu, tout comme le chapeau pour celui élevé au grade de maître ; constituant par conséquent des caractéristiques notoires du Rite écossais rectifié. De nos jours, le rite n’a connu que peu de modifications et est toujours actif, en France essentiellement dans des obédiences datant du XXe siècle.
Ferdinand de Brunswick-Lunebourg

Le Régime Ecossais Rectifié est codifié lors du convent général de Wilhelmsbad en 1782 sous la présidence du duc Ferdinand de Brunswick-Lunebourg qui devient grand maître de l’ordre à l’issue de ce convent. Trente-six francs-maçons dûment mandatés venant de toute l’Europe y travaillent du au 1er septembre. Les travaux se tenant en français et en allemand, deux secrétaires sont désignés pour acter tous les documents et décisions. Le secrétaire francophone désigné est Jean-Baptiste Willermoz. Ce convent général est précédé de douze convents nationaux ou régionaux préparatoires tels que le convent de Kolho de 1772 en Lusace, le convent de Brunswick de 1775 ou encore le convent des Gaules à Lyon de 1778.
Lors de ce convent général, les conventuels rectifient la structure géographique (utilisée jusqu’alors et issue de la Stricte observance templière) en neuf provinces. Chaque province ayant à son sommet une préfecture, nommée « Grand Prieuré ». Ils y décidèrent aussi l’abandon de toute filiation avec l’héritage templier. Lors de ce convent ils rédigent in extenso les rituels des trois premiers grades symboliques et l’articulation du 4e grade, y intégrant notamment des éléments de l’Ordre des Élus Coëns. Néanmoins, nombre de décisions prises n’ont pu être transcrites dans les faits sur place. Notamment, et en particulier, la réforme du « Code Maçonnique des Loges Réunies et Rectifiées de France » (dit « Code de Lyon ») et celle du « Code Général des règlements de l’Ordre des C.B.C.S. » issus du convent des Gaules. Ces deux réformes se servent donc de base et sont amendées au cours d’une dizaine de séances de travail. La codification de ces changements en vue de former le « Code Maçonnique des Loges Réunies sous le Régime Écossais Rectifié » (dit « Code de Wilhelmsbad ») et « Le Code Général des règlements de l’Ordre des C.B.C.S. » est laissée à la charge des secrétaires. Leurs travaux devant être validés lors d’un convent général ultérieur qui ne se réunit jamais à cause de la Révolution française.
Jean-Baptiste Willermoz

Jean-Baptiste Willermoz s’attache donc à finaliser le travail qui lui est confié. On considère cet ensemble rédigé comme la première version des rituels. Dans les années qui suivent, il rencontre diverses personnes qui ont une influence sur son travail. En 1787, il rencontre une partisane de Mesmer et du spiritisme, Madame de Vallière. Son influence lui fait modifier les rituels, ce qui crée un second ensemble de rituels vers 1788. Après la révolution française, en 1808, à l’occasion de la « rectification » de la loge « le centre des amis » à Lyon, un troisième ensemble de rituels est rédigé, incluant des éléments faisant référence à l’alchimie. Enfin, à la fin de sa vie, il révise une fois encore l’ensemble des rituels pour faire un quatrième ensemble vers 1820.
La préfecture de Zurich, constituée le 14 août 1779 et représentée au convent par Rodolphe Salztmann (Eq. À Hedera), se voit élevée à cette occasion au rang de « Grand Prieuré d’Helvétie ». Ce dernier veillera à la conservation du Régime rectifié après son extinction en France au XIXe siècle.
Camille Savoire et Pierre de Ribaucourt

Après une éclipse de plusieurs décennies, le Grand Prieuré d’Helvétie contribue au réveil du Rite écossais rectifié au début du xxe siècle, en transmettant en 1910 à Camille Savoire et Pierre de Ribaucourt les premiers éléments permettant le retour du rite en France. Il faudra attendre 1935, pour que le Grand Prieuré d’Helvétie, réveille entièrement le régime, les 20 et 23 mars 1935, lors d’une tenue de la Préfecture de Genève au temple de l’impasse d’Argenson à Neuilly-sur-Seine, Villa de l’Acacia avec la constitution du Grand Directoire des Gaules avec à sa tête Camille Savoire.